Fleuve Urumea
Comme il est agréable de se promener au bord de l’eau ! La promenade qui longe l’Urumea est une large allée plate où l’on circule facilement. Habituellement parcourue par une légère brise, elle est bordée de magnifiques demeures. Le clapotis de l’eau vous y accompagnera tout au long du parcours. Les bords de l’Urumea sont un lieu de promenade apprécié de bon nombre de Donostiens et de visiteurs.
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1. Embouchure du fleuve Urumea
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Embouchure du fleuve Urumea
Nous commencerons notre promenade sur l’esplanade à proximité du Kursaal. Au début de la jetée. Si nous nous situons face à la mer, nous verrons sur notre gauche le fleuve Urumea se jeter dans la mer Cantabrique, avec le mont Urgull derrière lui.
Il fut un temps où Urgull était une autre petite île qui se distinguait, avec Santa Clara, dans la baie. La baie de La Concha s'étendait depuis Igeldo jusqu’à Ulia, et la rivière Urumea s'y jetait en donnant naissance à une vaste zone de marécages (nous serions dans l'eau en ce moment...), et aussi bien Santa Clara qu’Urgull étaient des îles au sein de cette dernière. Ainsi, la baie a perdu son lien avec le fleuve Urumea et sa structure actuelle en forme de coquille s'est formée avec l'île de Santa Clara en tant que relief central de cette dernière. Aujourd'hui, les environnements originaux de dunes et de marais ont complètement disparu sous la structure urbaine de la ville.
Plus tard, l'embouchure du fleuve s'est progressivement déplacée vers l'est en raison de la formation d'un tombolo de sable qui reliait Urgull à l'autre rive. À l'est, on peut voir la plage de Zurriola et le mont Ulia en arrière-plan.C'est le plus oriental des trois monts qui configurent l'horizon de Saint-Sébastien, avec Igeldo et Urgull, c'est aussi le moins anthropisée et celui qui a la plus grande valeur naturelle.
La proximité de la mer et le sol sablonneux ont une influence considérable sur la végétation de ce mont. Falaises marines, et petits bosquets de chênes rouvres et pubescents, végétation potentielle de la zone qui a été déplacée par l'introduction d'espèces exotiques et ornementales.
Le versant nord qui fait face à la mer présente des conditions très particulières : salinité élevée, vents forts venant de l'océan et sol siliceux, ce qui explique pourquoi seules des espèces très bien adaptées poussent ici. Pour cette raison, les falaises d'Ulía sont protégées et font partie du réseau européen Natura 2000 en tant que zone spéciale de conservation. Elles abritent des espèces végétales que l'on ne trouve que dans cet environnement, ainsi qu'une grande variété d'oiseaux qui se réfugient sur les saillies des falaises.
La plage de la Zurriola, située sur notre droite, au pied d'Ulia, est en réalité une plage artificielle. La plage naturelle avec son champ de dunes a été urbanisée dans la première moitié du XXe siècle.
Nous remontons le cours du fleuve. Nous prenons ensuite la rue Ramón María Lili. Observons les arbres de cette promenade sur les rives de l'Urumea, qui nous seront sûrement familiers.
1 Embouchure du fleuve Urumea
2. Les tamaris de Saint-Sébastien
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Les tamaris de Saint-Sébastien
Le tamaris est un arbre autochtone, que l’on trouve très fréquemment à l'état naturel dans des bancs de sable, des dunes, des falaises marines et d’autres environnements similaires de la côte basque, en raison de sa capacité à résister au vent et aux fortes concentrations de sel.
C'est au début du XXe siècle qu'Agapito Ponsol, conseiller municipal de Saint-Sébastien, a découvert cet arbre lors d'un voyage sur la côte française. Avec Pierre Ducasse, le jardinier municipal de l'époque et créateur notamment des jardins de la Plaza de Gipuzkoa et des palais de Miramar et Aiete, ils se sont rendu compte qu'il s'agissait d'un arbre au tronc robuste qui résistait bien aux intempéries et au sel. Ils ont donc décidé de le planter sur la promenade de la Concha.
La proposition fut bien accueillie dans la ville, car jusqu'alors, aucun des arbres plantés n'avait pu freiner le vent et les tempêtes de la mer Cantabrique. Ce que les habitants de Saint-Sébastien n'ont jamais tout à fait accepté, c'est le nom, car ils l'appellent depuis plus de cent ans « tamarin », un arbre tropical qui n'a rien à voir avec le tamaris.
2 Les tamaris de Saint-Sébastien
3. Aigle promenade Colón
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Aigle promenade Colón
En arrivant sur le pont Santa Catalina, nous quittons le bord de la rivière pour porter notre attention sur le toit du majestueux bâtiment qui relie la promenade Colón à la Calle Miracruz, couronné par deux aigles, en pierre bien sûr. Ces deux rapaces semblent guetter leur proie depuis le haut du bâtiment, et attendre le moment adéquat pour fondre sur cette dernière. L'aigle sculpté le plus connu de la ville se trouve sur la Plaza del Centenario, mais ce n'est pas le seul. (Il semblerait que le quartier de Gros n'a rien à envier au centre... il a une promenade avec des tamaris et non pas un aigle, mais deux).
Nous poursuivons notre route en nous éloignant un peu de la promenade Urumea vers Duque de Mandas, à proximité du palais de justice. À cet endroit, où les voies ferrées passent au-dessus de nos têtes, nous nous trouvons au-dessus de grands réservoirs d'eau souterrains.
3 Aigle promenade Colón
4. Bassin d’orages
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Bassin d’orages
Ce sont les bassins d’orages. D'énormes réservoirs souterrains créés pour stocker les premières eaux de pluie, qui sont aussi les plus polluantes, car elles transportent toutes les saletés accumulées dans les rues et dans l'asphalte. Grâce à eux, on évite que les stations d'épuration ne dépassent leur débit maximal et doivent rejeter le surplus, sans avoir été traité.
Les jours de fortes précipitations, l'eau est filtrée à travers les égouts, mais compte de l’énorme volume, elle ne peut être traitée immédiatement.
Ces eaux attendent donc dans les bassins d’orages jusqu’à la fin des précipitations. C'est alors qu'elles sont progressivement conduites vers les stations d’épuration. Cela permet non seulement d'éviter la pollution des rivières, mais aussi de prévenir les inondations et les dommages environnementaux potentiels.
Il s'agit d'une infrastructure du réseau municipal d'assainissement, invisible pour nous, mais nécessaire au bon fonctionnement de la ville.
Retournons au bord du fleuve, sur la promenade Urumea.
Il y a de grandes chances pour que nous voyions une mouette survoler la rivière, se baigner au sein d’un groupe ou profiter de la marée basse pour prendre un bain de soleil sur les rochers.
4 Bassin d’orages
5. Mouettes
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Mouettes
Les mouettes sont les oiseaux de mer les plus populaires, les plus abondants et les plus faciles à observer dans les ports, le long des côtes et sur les falaises. Ce sont des oiseaux opportunistes dotés d’une énorme capacité d'adaptation. Ces dernières années, ils se sont adaptés à la vie dans les villes grâce aux déchets et aux abris fournis par les villages et les villes. Les mouettes vivent en grands groupes et, malgré une impression de désordre et d'anarchie, elles sont parfaitement organisées. Elles sont très bruyantes et expressives ; il y a peu de groupes d'animaux plus bruyants qu'une colonie de mouettes, et elles sont très communicatives, tant vocalement que gestuellement.
Ce sont également des oiseaux dotés d'une grande capacité d'apprentissage, et des décennies d'études scientifiques ont montré qu'ils peuvent apprendre, se souvenir et même enseigner certaines compétences à d'autres mouettes. Ils sont monogames et forment un couple pour la vie, même s'ils ne vivent pas ensemble toute l'année, et ne s'accouplent que pendant la saison de reproduction.
Il existe plusieurs espèces de mouettes, et, bien qu'elles semblent physiquement similaires, elles sont différentes. Avec quelques espèces plus exotiques qui peuvent nous rendre visite de façon sporadique, les plus communes dans l'Urumea sont les suivantes:
- Mouette à pattes jaunes : la plus commune à Saint-Sébastien. Elle se distingue par ses pattes... jaunes.
- Mouette rieuse : plus petite, ses pattes et son bec sont rouges. Pendant la période de reproduction (printemps-été) sa tête est brun sombre. Le reste de l'année, les adultes perdent les plumes sombres sur la tête, qui se réduisent à une petite tache à côté de l'œil.
- Mouette obscure : elle est très semblable à celle à pattes jaunes par la taille et la couleur des pattes et du bec. En revanche, le plumage de son dos est plus sombre.
5 Mouettes
6. Pont Maria Cristina: dragons et chevaux
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Pont Maria Cristina: dragons et chevaux
L'Urumea nous réserve de grandes surprises, et les animaux qu’il héberge ne sont pas tous réels... ou en chair et en os. Approchons-nous du pont Maria Cristina pour les découvrir.
Ce pont, que beaucoup considèrent comme le plus élégant de ceux qui franchissent l'Urumea, a été construit en 1904 par l'ingénieur José Eugenio de Rivera et l'architecte Julio Zapata. Comme beaucoup de bâtiments construits à cette époque (beaucoup d'entre eux durant les années 1887-1929, lorsque Maria Cristina passait ses vacances d'été à Saint-Sébastien), ce pont présente un style parisien très marqué, inspiré de la Belle Époque. De fait, l'ensemble du pont est inspiré du pont Alexandre III à Paris.
Il faut lever les yeux sur les quatre obélisques pour découvrir les chevaux dorés qui les couronnent et qui s'élèvent vers le ciel. Les statues sont réalisées en ciment et sont peintes en couleur or. Outre les chevaux, ce pont emblématique de Saint-Sébastien compte d'autres animaux magiques, les protagonistes de contes et de vieilles légendes, les dragons, qui nous regardent passer du haut des lampadaires ou cachés dans les balustrades.
Mais ces animaux inertes ne sont pas les seules images curieuses que nous pouvons rencontrer sur ce pont. Si l’on prend le temps de l’étudier dans le détail, on constate que les balustrades et la céramique de ses arcs sont ornées de créatures mythologiques et marines, de serpents, d'enfants, de bateaux et, en général, de diverses images liées à un imaginaire maritime et naval romantique.
6 Pont Maria Cristina: dragons et chevaux
7. Huîtres
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Huîtres
En laissant la gare derrière nous et en parcourant le pont sur le trottoir de droite, nous pourrons voir au bout du pont, par-dessus la balustrade, quelques monticules blancs dans le lit de la rivière qui, à première vue, ressemblent à des pierres ou à des gravats. Ce sont des huîtres. Des mollusques bivalves parfaitement adaptés aux zones intertidales, qui se nourrissent en filtrant l'eau de mer et en piégeant le plancton et les particules en suspension. Infatigables, elles peuvent filtrer jusqu'à cinq litres d'eau par heure.
Nous retournons sur la promenade Urumea pour continuer à marcher le long de la rive droite du fleuve.
Il est évident que ce dernier tronçon du fleuve est canalisé, et qu’il s’écoule entre des murs de pierre qui le limitent des deux côtés. Si l’on regarde attentivement ces murs qui contiennent l'eau, on constate que la vie s’y est également épanouie. Leurs fissures abritent des plantes très particulières.
7 Huîtres
8. Fenouil marin
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Fenouil marin
Le Fenouil marin (Crithmum maritimum). C'est une plante parfaitement adaptée aux fissures et aux murs du littoral, car elle n'a pas besoin de beaucoup d'eau puisqu'elle la stocke dans ses tiges et ses feuilles charnues, et elle pousse dans des sols pierreux et peu profonds. On la trouve en première ligne, exposée aux vents chargés de sel et aux éclaboussures des vagues. On l'appelle fenouil marin, car ses inflorescences ressemblent beaucoup à celles du fenouil commun.
Jadis, les marins emportaient pour leurs longues traversées les feuilles de cette plante conservées dans du sel et du vinaigre, car elle ne prévient pas seulement le scorbut (grâce à sa forte teneur en vitamine C), mais elle possède des propriétés dépuratives, digestives et diurétiques. Ses feuilles tendres sont consommées en salade ou en conserve, et sont également ajoutées aux marinades et aux saumures pour leur donner leur arôme particulier.
8 Fenouil marin
9. Méandre de Cristina Enea
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Méandre de Cristina Enea
En arrivant à la passerelle Mikel Laboa, qui relie le quartier Riberas de Loiola au parc Cristina Enea, nous pouvons voir que les bâtiments de l'autre rive sont remplacés par des arbres et des plantes. Il s’agit du parc Cristina Enea.
Cet ancien domaine qui appartenait aux ducs de Mandas, aujourd'hui un parc urbain, s’étend sur une petite colline créée par le dernier méandre du fleuve Urumea. Les ducs de Mandas ont choisi ces terrains sur les bords de l'Urumea, qui se trouvaient alors à la périphérie de la ville. Ils ont d’abord acheté la propriété Mundaiz, puis des fermes, des jardins potagers et un moulin à marée près du fleuve. Grâce à une importante somme d'argent investie pour tout acheter, cette propriété avait la taille parfaite pour construire leur propre paradis sur terre. Au fur et à mesure de l'acquisition des terrains, la propriété a été aménagée selon le goût de l'époque et du couple. Les chemins, les bosquets, les arbres, l'étang, etc. ont été les premiers éléments conçus et construits, avant même le palais ou les bâtiments de service. Pour cela, ils firent appel à des architectes et des paysagistes très réputés de l'époque, comme le jardinier Lecour, le paysagiste parisien Georges Aumont ou le très célèbre jardinier Pierre Ducasse.
En suivant la rive sur ce tronçon, de Cristina Enea à la clinique Quirón, on peut voir les berges boueuses du fleuve à marée basse.
9 Méandre de Cristina Enea
10. Cormorans et échassiers
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Cormorans et échassiers
Nous voilà dans le cours inférieur de l'Urumea, près de son embouchure. Sur ce tronçon où l'eau s’écoule lentement et où l’inclinaison est modérée, le fleuve dépose des sédiments sur ses berges. C'est dans ce sédiment composé principalement de boue et de sable que les échassiers trouvent leur nourriture. Grâce à leur bec long et fin, ils fouillent la boue pour attraper des invertébrés. Ces derniers sont généralement de couleur brunâtre, pour mieux se camoufler dans la vase, ce qui explique qu’il est difficile de les détecter au premier coup d'œil. Mais si l’on regarde attentivement, on peut être certain de voir un chevalier guignette, avec son ventre blanc et le mouvement vertical caractéristique de sa queue. On peut également voir des groupes de tournepierres à collier fouillant parmi les cailloux à la recherche de petits invertébrés.
Sans oublier des cormorans se reposant avec leurs ailes ouvertes au soleil.
Pourquoi font-ils cela ? Parce que le plumage du cormoran contient moins d'huile que celui d’autres oiseaux et est partiellement perméable en raison de sa structure. Ses plumes se gorgent d’eau au lieu de la repousser comme celles des canards, par exemple. Bien que cela semble être un inconvénient, il est communément admis qu'il s'agit d'une adaptation qui aide les cormorans à plonger à une plus grande profondeur et à chasser plus efficacement sous l'eau.
Lorsqu’un cormoran sort de l’eau, il commence par secouer son plumage. Il déploie ensuite ses ailes pour que les parties humides de son plumage sèchent plus rapidement.
Si c'est notre jour de chance, nous pourrons même voir une flèche bleu turquoise filer à toute vitesse sur les eaux du fleuve. C’est le martin-pêcheur.
10 Cormorans et échassiers
11. Fleuve Urumea
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Fleuve Urumea
Son nom, Urumea « ur mehea » (eaux fines) fait référence à ses eaux propres et cristallines.
Il prend sa source dans le col d'Ezkurra (Navarre), l'un des endroits les plus pluvieux de la péninsule ibérique, passe par Goizueta, Hernani, Astigarraga pour se jeter dans la mer à Saint-Sébastien. Son principal est la rivière Añarbe, qui prend sa source dans le domaine d'Artikutza. En général, le bassin de l'Urumea est considéré comme l'un des mieux conservés du Gipuscoa, et deux tronçons du fleuve sont protégés en raison de leur grande valeur écologique. Cependant, à partir d'Hernani, le degré d'urbanisation du territoire diminue sa valeur naturelle.
Nous avons pu néanmoins, pendant cette promenade, constater la biodiversité et la richesse culturelle qui s'accumulent autour d'un fleuve. Un fleuve urbain en bonne santé constitue un corridor écologique, un espace de détente et une source de bien-être.
Nous espérons donc que ce parcours aura servi à nous ouvrir les yeux, pour ne plus tourner le dos à l'Urumea et l’observer avec nos nouvelles lunettes vertes
11 Fleuve Urumea
Nous vous proposons un itinéraire guidé imaginé par la Cristina Enea Fundazioa. Plein de petites surprises, il vous fera découvrir des curiosités et des détails dont vous ne soupçonniez pas l’existence.
Vous y croiserez des animaux et des plantes qui peuplent notre ville : certains imaginaires, inertes, et d’autres, qui sont de véritables survivants.
Après de la passerelle Mikel Laboa, le tracé de l’Urumea se poursuit sur 6 km et traverse les quartiers de Loiola, Txomin-Enea et Martutene. Nous vous invitons à remonter le cours de ce fleuve pour apprendre plein de choses sur son histoire, la diversité et la richesse de son environnement.
Nous espérons que cette visite vous permettra de mieux connaître les habitants et les trésors qui rythment nos promenades.